Je marche. Je marche tous les matins. Tous les matins, année après année, mois après mois, jour après jour, chaque matin, je passe devant une jolie petite ferme. Une petite ferme traditionnelle que je figurais à dimension humaine, contrairement à ces immenses fermes à aire ouverte que l'on voit émerger dans notre paysage agricole. Vous savez de quoi je parle pour les avoir vues, sans peut-être les avoir remarquées. Ce sont d'immenses bâtiments informatisés du toit au plancher, d'une porte à l'autre. C'est l'avenir de nos vaches qui s'y trame : un avenir meilleur, dit-on. Dans ces bâtiments démesurés, j'en ai vu un en Mauricie qui faisait à vue de nez un demi-kilomètre de long, aucune vache n'est attachée. Elles sont libres de circuler dans cet immense espace résolument clos. Des fenêtres entourent tout le bâtiment, l'air y circule plus librement que les vaches. Dans ces resorts, version pour ruminants, chaque vache "décide...