Je suis en... Mot en C

Ras le pompon d'entendre, de lire partout dans les médias, pour éviter de le formuler, le mot en N en substitution du mot lui-même, dans la foulée de l'événement survenu à l'Université d'Ottawa.

En substituant le mot par mot en N, on est en plein déni. D'autant plus que ce qui nous vient automatiquement à l'esprit quand on lit ou on entend mot en N, ce n'est pas le mot nénuphar, ce n'est pas non plus le mot nuage. C'est bien évidemment le mot proscrit lui-même dans son entièreté avec tout son poids sociohistorique.

Toutes nations, toutes époques confondues, il y a des mots qui sont durs, qui font mal. Est-ce qu'il faut s'empêcher de dire les choses parce que le seul fait de les entendre nous bouleverse?

NON, NON ET NON!!!!

À quand le jour où l'on va proscrire l'usage du mot holocauste parce que la réalité à laquelle il réfère est insoutenable.

Si un mot sert l'ouverture, les échanges, la sensibilisation ou l'éducation, son usage est transparent, adéquat, légitime.

Je ne vous apprends rien si je vous dis qu'une personne peut afficher le plus grand des mépris en disant "Je t'aime".

Inversement, vous pouvez faire la plus belle déclaration d'amour en disant "Je t'hais"

Ce n'est pas le mot qui est porteur d'une charge émotive, hostile ou raciste. C'est l'usage qu'on en fait, le ton qu'on emploie, la gestuelle qui l'accompagne et comment on le reçoit.

Si l'usage que nous faisons du mot nègre est respectueux et judicieusement contextualisé, il est tout à la fois témoin de l'Histoire et levier de changement. 

Exceptionnellement, je ne mets pas de photo.  Une photo vaut mille mots et très sincèrement, je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus.

Si ce n'est, pour préciser le titre en entête, que Je suis en... confiance, quant à la réception respectueuse de mon article qui n'a pas pour but de diviser mais d'objectiver.


Marielle Langlois

Désolée pour tous ceux et celles qui auraient mal décodé mon titre. Mais au final, cela ne fait que relever l'importance d'utiliser les mots adéquats pour s'exprimer. 



Commentaires

  1. D'accord avec toi, mais étant des blancas, on pourrait affirmer que nous ne sommes pas à même d'appréhender toutes les micro-agressions vécues par les personnes de couleur et qui font que certaines, un grand nombre d'entre elles, soient plus sensible que nous à certains mots. Un genre d'allergie lexicale. J'avais cru comprendre qu'à l'Université d'Ottawa, le "mot en n" était sa version anglophone, dont la connotation négative dégradante est beaucoup plus forte en Amérique du Nord que sa version francophone qui n'est, d'ailleurs, pas très usitée dans le langage courant de la rue. (On connait la version "What's up, my N...", mais qui connait sa version franco "Yo, mon n..." Non, ça ne se dit pas, sauf chez les haïtiens lorsqu'ils parlent dans leur créole, où "nèg" signifie "homme" ni plus ni moins, si je ne me trompe.) En ce qui concerne mes enfants, c'est sur le mot anglais qu'elles tiquent. Pas sûr que son pendant français les irrite autant.

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