Et l'équité salariale...
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| Moulin Michel de Gentilly, Collection Marielll |
Dans mes articles portant sur Mes 50 ans d'emploi sous la loupe, vous ne serez pas sans avoir remarqué que je n'ai pas abordé l'épineuse question de l'équité salariale. Une problématique soulevée dans les années '70 qui a culminé, en 1996, par l'adoption de la Loi du même nom et qui me permet, depuis 2006, de profiter de l'équité salariale au sein de l'appareil gouvernemental.
Mais avant 2006, dans mes emplois antérieurs à 2006, ais-je été sous-payée en comparaison à un homme occupant la même fonction?
Sincèrement, je n'en ai aucune idée. Pire, me croirez-vous, si je vous dis que je ne me suis jamais posée la question.
Ce que je sais, c'est que lorsque j'ai commencé à la Banque royale à Drummondville, j'avais sensiblement le même salaire que celui de mon père quand il a quitté la Celanese après 40 ans de loyaux services. Triste comparaison!
Au Conseil de la Culture... Nous étions deux conseillers en développement, un homme et une femme. Je n'ai jamais su le salaire de mon collègue et sincèrement, ça m'importait peu.
Au Moulin Michel, calculé sur une base hebdomadaire, j'avais un bon salaire. Calculé sur la base des heures travaillées, j'étais probablement sous le seuil de la pauvreté... Mais, je le précise, je n'ai pas pour autant le sentiment d'avoir été exploitée.
Comme travailleuse autonome... ma tarification s'établissait sur les normes de la création et de la révision de textes, sans égard au genre, encore, faut-il le préciser, que ce domaine d'activité est largement dominée par les femmes.
Le salaire n'a jamais été ma motivation première en emploi : l'intérêt, le plaisir, la découverte, oui; le salaire, non. Pour moi le salaire, c'est comme l'espace de travail : une condition d'hygiène. Pour travailler, il faut pouvoir disposer d'un espace de travail adéquat et sécuritaire et d'un salaire qui respecte vos compétences et qui vous permet de vivre.
Dans tous mes emplois, majoritairement non syndiqués, non seulement, j'ai eu des environnements de travail adéquats et sécuritaires, mais en plus, les lieux eux-mêmes et leurs emplacements étaient généralement magnifiques.
J'ai aimé ce que j'ai fait, j'ai fait ce que j'ai aimé, tout le temps, dans des environnements qui m'appaisaient et me stimulaient tout à la fois. Et avec des clientèles que j'estimais, avec des émoluments qui me satisfaisaient.
Je ne reconnais pas moins l'importance de la Loi sur l'équité salariale, tout comme je reconnais l'importance des syndicats pour opposer un nécessaire rapport de force au patronat.
On a parfois tendance à l'oublier, mais l'intégration des femmes dans certains champs d'activités économiques, notamment dans la grande industrie à l'époque de la deuxième guerre, a eu des effets bénéfiques. Certaines tâches en usine, notamment dans les papetières, ont été mécanisées pour pallier la force physique afin de permettre l'intégration des femmes : une mécanisation qui a fort bien servi leurs collègues masculins et qui s'est traduite par une diminution marquée des accidents de travail et des maux de dos chroniques. Une mécanisation qui n'a fait que des gagnants.
Non, franchement, quand il est question du rapport homme/femme en emploi, ce qui me fait le plus mal, c'est de constater l'infériorité des conditions d'emploi d'une profession dominée par les femmes versus les conditions d'emploi d'une profession dominée par des hommes. C'est ce qui fait, entre autres, qu'à formation égale, avec des risques équivalents, voire supérieurs pour leur sécurité et leur intégrité physique, les conditions de travail et salariales du personnel infirmier sont, encore aujourd'hui, en 2021 inférieures à celles des agents-es de police.
Ça, ça là, ça me dérange.
Marielll



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