Ovide 1950
On est en pandémie. Il y a deux semaines seulement, on était encore à se demander si le printemps s'amènerait avec ses habituels débordements. Les blocus de voies ferrées, et leurs perturbations économiques qui aujourd'hui nous apparaissent tellement insignifiantes, peuvent aller se rhabiller. On est en pandémie, au Québec, au Canada, dans plusieurs centaines de pays. Une vraie, une belle qui oblige des mesures drastiquement progressives ou progressivement drastiques, selon que l'on est pessimiste ou... bien avisé.
Je vais le dire comme je le pense, je suis satisfaite de la gestion de la crise par le Gouvernement du Québec et j'approuve les mesures mises en place, de même que la façon de les passer à la population. On ne s'obstinera pas longtemps sur la question. Notre gouvernement fait un excellent travail et la population est derrière lui, pour ne pas dire à côté.
Je me réjouis et j'adhère au choix du Gouvernement du Québec d'avoir donné, dès le début, la primauté à la santé des citoyens. Je comprends les appels lancés aux différents groupes d'âges pour leur demander de se garder à l'abri du risque de contamination, particulièrement les personnes âgées que l'on sait plus vulnérables. J'ai été touchée par le message de François Legault aux artistes leur demandant d'user de leur influence pour convaincre les jeunes de ne pas profiter du "congé" forcé pour se rassembler et faire la fête.
Le message du Gouvernement du Québec est cohérent, transparent et positif. Chapeau!
Le problème est qu'il se trouve des personnes, une minorité, qui l'interprètent, voire le dénaturent à un point tel que vous me voyez soulagée de ne pas avoir 70 ans au temps du COVID-19.
À 70 ans, même si Ovide fait du ski alpin, du yoga, du golf, une fois par jour, on ne lui reconnaît plus le droit de ses choix, plus de droit à l'autonomie.
À 70 ans, même si Ovide fait du ski alpin, du yoga, du golf, une fois par jour, on ne lui reconnaît plus le droit de ses choix, plus de droit à l'autonomie.
À 70 ans, même si Ovide a une vie sociale active, on lui reconnaît plus aucun jugement, aucun discernement.
À 70 ans, d'une lucidité implacable, Ovide ne serait plus capable de se laver les mains correctement, régulièrement et encore moins de respecter les consignes.
À 70 ans, d'une mobilité et d'une souplesse à faire rougir d'envie les générations qui suivent, Ovide ne doit plus sortir, même pour aller à l'épicerie.
Sinon, gare à lui, il trouvera sur son chemin un bon citoyen, un bon samaritain, préoccupé de sa santé qui se désespère de le voir faire la file à l'épicerie, à la SAQ pendant ses interminables minutes et qui s'empressera de le rappeler à l'ordre ou de le carter.
Sinon, gare à lui, il trouvera sur son chemin un bon citoyen, un bon samaritain, préoccupé de sa santé qui se désespère de le voir faire la file à l'épicerie, à la SAQ pendant ses interminables minutes et qui s'empressera de le rappeler à l'ordre ou de le carter.
À 70 ans, Ovide, demandez à vos enfants d'aller à l'épicerie pour vous. Ah, tiens! Vous n'avez pas d'enfant.
À 70 ans, Ovide, appelez un frère, une sœur, plus jeune à la rescousse? Vraiment, vous êtes le cadet?
À 70 ans, Ovide, faites appel au sens civique de votre voisin. Est-ce qu'on parle de celui qui est lui-même débordé par la seule présence de ses enfants gonflés à bloc par l'inaction?
Vous n'avez pas d'enfants, pas de proches, pas de voisins capables de palier les handicaps qui vous sont associés par défaut parce que vous êtes né en 1950.
Qu'à cela ne tienne Ovide, faites livrer! dira celui, celle qui sait ce qui est bon pour vous sans même vous connaître.
Faites livrer votre commande sur la galerie de votre maison, après l'avoir préalablement payée par carte et voilà, c'est réglé. Vous ne mourrez pas de faim, ni du Covid-19.
Par contre, les chances sont fortes pour que vous mourriez d'ennui ou de solitude, le corps ankylosé ou meurtri par des plaies de chaise.
À ceux et celles qui pensent sauver ces têtes grisonnantes autonomes, citoyens à part entière, ces Ovide qui "traînent" à l'épicerie, à la pharmacie ou qui marchent sur la rue, je dis : "calmez-vous le pompon". Ils ne sont pas porteurs de la maladie, ils sont juste plus vulnérables, s'ils la contractent.
Tous ceux et celles qui sont nés avant 1950 ne sont pas séniles, impotents et inconscients. Tout comme ceux et celles qui sont nés après 2003 ne sont pas tous irresponsables, têtes folles et rebelles.
Préservez-nous des associations faciles.
Préservez-vous des associations faciles. Comment?
Rien de plus simple! Imaginez que demain matin les statistiques démontrent que les 30-60 ans sont plus vulnérables au virus.
Marielll
1955
Tous ceux et celles qui sont nés avant 1950 ne sont pas séniles, impotents et inconscients. Tout comme ceux et celles qui sont nés après 2003 ne sont pas tous irresponsables, têtes folles et rebelles.
Préservez-nous des associations faciles.
Préservez-vous des associations faciles. Comment?
Rien de plus simple! Imaginez que demain matin les statistiques démontrent que les 30-60 ans sont plus vulnérables au virus.
Marielll
1955
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