Mon été à l'hôtel


Collection Marielle Langlois

Au printemps 1977, je suis à la recherche d'un emploi pour la période estivale.  À l'époque, ma  technique de recherche était assez simple. Armée de quelques copies à jour de mon curriculum, je marche sur la rue et j'entre seulement dans les endroits qui retiennent mon intérêt tant pour des considérations architecturales que pour les images que le nom de l'organisme évoque pour moi.

J'entre au Conseil régional des loisirs du Centre-du-Québec : les fenêtres sont immenses, l'espace est aéré. Je me présente à la secrétaire et je dis : "Je viens pour..." Je n'avais pas terminé mon petit laïus de circonstance qu'elle m'interrompt pour me dire :" Ah, Vous venez pour passer l'entrevue pour le poste d'adjointe à la direction pour la Fête nationale. Assoyez-vous, on va venir vous chercher". 

Le comité a resserré l'horaire des entrevues pour m'y intégrer. 

Et, j'ai été rencontrée par le comité, comité constitué de trois ou quatre personnes : une grande première pour moi. 

Une entrevue avec mises en situation formelles et, je le précise, sans allusion ou observation outrageusement sexistes. Normal, penserez-vous!  Attendez de lire le prochain billet. L'entrevue aura été suivie d'un test écrit sur dactylo ayant pour thème la Fête nationale. Pour ce qui est des mises en situation, je pense m'en être bien tirée, mais c'est mon texte écrit qui m'a valu l'emploi. Je me souviens d'avoir été bien inspirée, de mon point de vue et de l'avis du comité. 

Sans doute parce que je n'ai pas eu le temps d'anticiper l'entrevue et de me faire du sang de cochon.

Cette année-là, le Comité organisateur de la Fête nationale a installé son bureau temporaire à l'Hôtel Quatre-Saisons sur l'Autoroute 20 à Notre-Dame-du-Bon-Conseil estimant que c'était le lieu le plus central au Centre-du-Québec.  

Et comme je n'avais pas d'auto, le comité m'a loué une chambre pour la durée du contrat, pas à la journée, bien sûr, mais plutôt au mois et qui plus est, ce n'était pas à l'hôtel, mais dans un bâtiment à l'arrière de l'hôtel prévu à cette fin. 

Le directeur allait sur le terrain rencontrer les organismes pour stimuler l'adhésion des troupes.  Et moi, au bureau, je faisais signer les contrats et j'en expliquais le contenu, de jour et de soir.  Ma "captivité" consentie permettait l'étirement de l'horaire en fonction des disponibilités des organisateurs locaux et je ne m'en formalisais pas. J'aimais mon travail, j'aimais la mission du Comité organisateur de la Fête nationale. 

Un été de rencontres, ça défilait au bureau, comme à l'hôtel. En 1977, à trois ans du premier vote référendaire, la Fête nationale avait encore un sens. Aujourd'hui, progressivement, on assiste au retour insidieux de la Fête de la Saint-Jean. 


Marielll

Note - Dans mon premier billet sur Mes 50 ans d'emploi, je précisais que je n'avais aucun souvenir d'avoir passé des entrevues. Après réflexion, avant le présent emploi, je n'en ai jamais passé. 

Je pense que je dois mes précédents emplois à la transmission, de main à main, de mon CV au moment opportun. Tout simplement. 



Commentaires

  1. Tu as participé à l'organisation de la 1ère Fête nationale du Québec.

    « C'est le 11 mai 1977, que, par un arrêté ministériel du gouvernement de René Lévesque, le 24 juin devient officiellement le jour de la Fête nationale du Québec. » ( https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_nationale_du_Qu%C3%A9bec#La_F%C3%AAte_nationale )

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    1. J'ai la chance des premières fois... Première équipe de flywomen au Quėbec, première équipe pour la Fête nationale.

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    2. Par contre, je dois avouer que je ne me souvenais pas de cet arrêté ministériel, mais ça fait bien du sens, parce qu'on baignait dans une atmosphère de renouveau. C'était électrisant!

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