Ça va mouiller

Vous connaissez l'Île-aux-Grues?

Moi, j'en ai fait la découverte récemment. 

Cent-vingt insulaires selon les registres officiels de 2021. Dans les faits possiblement autour de quatre-vingt, le double à la période où le traversier est en service, soit sept mois par année, et seulement en marée haute d'où l'extrême irrégularité des traversées. 

Cent-vingt personnes sympathiques, chaleureuses qui vous saluent à un rythme qui épuiserait n'importe quel citadin. 

Sept kilomètres de long, deux de large. Des paysages agricoles immenses, une forêt protégée majestueuse abritant des érables tricentenaires, une végétation verdoyante, des rivages qui se transforment au rythme des marées

On a volé mon terrain de golf - Collection Marielll

On a volé mon fleuve - Collection Marielll

Verdoyance - Collection Marielll

Et des haut-marais à perte de vue, lieu de chasse consacré, très prisé au printemps par des chasseurs venus de partout dont le peintre Jean-Paul Riopelle, insulaire d'adoption depuis les années 1990 jusqu'à son décès en 2002, et qui, un jour, pour exprimer son amour de l'île a troqué son fusil pour un pinceau.

La chasse à l'oie - Collection Marielll

Une église, un bâtiment tout de boisqui depuis plusieurs décennies peut compter sur la Criée des âmes pour lui garder son cachet. 

La criée des âmes - Collection Marielll

Un magasin général pour les touristes qui, sans surprise, vend ses casseaux de framboises les yeux de la tête. 

Un CLSC aménagé dans une maison mobile.

Une mairie installée dans une magnifique école construite au début des années 1990 à grands renforts de millions, fermée dans la même décennie, faute d'élèves. La rumeur circule qu'une élève aurait fait TOUT son primaire, seule. Le Musée du Mardi Gras y a également élu domicile. 

Deux campings municipaux, un avec service et l'autre sans service pouvant accueillir chacun une grosse dizaine de véhicules récréatifs. 

Un garage municipal probablement plus petit que le vôtre.

Un incontournable aéroport pour assurer, entre autres, le transport journalier des quelques élèves insulaires réputés, allez savoir pourquoi,  pour leurs absences répétées.

Un aéroport pour assurer également la réception des commandes de bois, de matériaux, d'équipements et... d'épicerie. Et oui, l'épicerie peut être livrée par avion. 

Un observatoire avec vue imprenable sur la région de Charlevoix et bien au-delà. 

Un casse-croûte, Le Normandin,  dont la propriétaire, fortement engagée dans sa communauté, trouve le temps de faire de l'humour entre ses multiples activités bénévoles et la fabrication de ses quiches.


Une auberge, Chez Vezina's, une table réputée, et un proprio intarissable... Expérience à l'appui. 

On y vient de partout avec les moyens du bord.

Chez Vezina's - Collection Marielll

Un café-terrasse et de l'hébergement inusité en yourtes, le tout géré improbablement par un animateur de séries et de films hollywoodiens qui profite des avantages du télétravail et par sa femme d'origine philippine qui fait d'excellents rouleaux de printemps. 

Deux boutiques dont La Croche-Coeur tenue par une Française d'adoption qui sculpte les livres.

Des cabanes d'oiseaux partout partout partout où le regard se porte. 

Le mur de cabanes - Collection Marielll 

La cabane - Collection Marielll

Une présence culturelle, un paysage bâti pittoresque qui rivalisent de beauté et de diversité avec des environnements naturels à couper le souffle : les hauts-marais, les paysages agricoles, les paysages forestiers.

Un "Marcel Gagnon"??? - Collection Marielll

Le Bateau ivre - Collection Marielll

Pollinisation - Collection Marielll

Pour clore cette formidable petite virée à l'Île, réalisée en adorable compagnie, dans une résidence chaleureuse à souhait et stratégiquement située, Dame Nature nous a réservé un retour houleux sur le continent.

En sortant de nos véhicules, nous avons été invités par le personnel du traversier à fermer nos fenêtres de voiture parce que, ont-ils dit, "Ça va mouiller durant la traversée".

Effectivement, sur le pont, comme à l'étage, on a eu droit à de belles vagues et à leurs éclaboussures qui nous parvenaient en bruine rafraîchissante. Ça tanguait considérablement et à quelques reprises, même se déplacer demandait un certain équilibre. J'aurais pu prendre des photos, mais j'aurais manquer ce spectacle inespéré qui venait conclure notre belle escapade.

Je me suis laissée porter par les vagues et j'ai profité du moment. 

Si vous ne l'avez pas encore vue, allez voir l'Île-aux-Grues.


Marielll



Commentaires

  1. J'espère sincèrement que tu n'as pas trop de followers pour ne pas créer l'enclenchement du tourisme de masse. C'est un endroit qui devrait rester discret !

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    1. Si la notoriété de Riopelle et son poids artistique n'a pas réussi à augmenter la présence insulaire, je doute fort que le blogue d'une illustre anonyme puisse y parvenir.

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